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fabulation et autres histoires


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Naissance
--> --> A Howard, avec beaucoup trop de prétention.

Quand j’étais petit, j’avais décidé que je serais marin, parce qu’Isabelle voulait être sirène et qui si je devenais électricien, comme j’avais déjà décidé quand j’avais 5 ans, Je l’a verrais moins souvent. C'est pour ça que j'ai changé d'avis.

C’est marrant parce que je suis devenu marin, et elle, s’est devenu ma femme.

Aujourd’hui, elle a fait exprès de mettre son pull bleu, parce qu’elle sait que c’est mon préféré et que j’ai besoin de courage, pour cette journée.

C’est le premier jour de ma vie aujourd’hui, de ma vie de fils, je veux dire.

Je vais enfin savoir, à 27 ans, si j’ai les mêmes yeux que mon père, ou les mêmes mains, peut être.

C’est juste que je vais bientôt en avoir un, moi, de fils. Alors quand il a appelé comme d’habitude, pour mon anniversaire, j’ai pas su dire non à sa proposition, d’enfin se rencontrer.

Il appelle toujours, depuis la mort de maman.

Si j’ai si peur, c’est peut, aussi, qu’il me ressemble trop. Je ne pourrais pas le regarder en faisant semblant que c’est un étranger ou un oncle d’Isa, ça sera un comme moi, mais en pas pareil. Il y a aussi que je lui en veux beaucoup d’être « partie en voyage » comme disait maman.

Et comme ma première maison a brûlé, pendant mon 1er jour d’école, j’étais trop petit pour me souvenir de son visage sur la photo que me montrait maman, parfois, le soir. La photo a brûlé et mon père est mort dans l’incendie, enfin, c’était comme ci.

C’est parce que j’ai peur, de ne pas le reconnaître, que je lui ai dit « passe à la maison », et aussi pour qu’il voit ma femme. Celle qu’il ne verra jamais dans sa robe blanche, en vrai, parce qu’il était « en voyage », encore.

Tant pi pour lui, comme ça elle est encore plus à moi tout seul.

J’espère juste qu’il fera semblant, comme moi, qu’on a rien a rattraper. Je ne suis pas sûr de vouloir, moi, qu’il me dise où il était et pourquoi il est partie.

Si j’ai décidé de le voir, c’est aussi pour Isa, d’abord pour la voire dans son jolie pull bleu, mais surtout parce qu’elle en a plus, elle, de papa et qu’elle me dit toujours « tu as de la chance, toi, de pouvoir encore entendre sa voix, et de lui dire tout ce dont tu as envie ».

Isa, c’est comme moi, quand elle parle de son père, elle est toujours triste. C’est pour ça que j’aime pas trop les papas, ils font toujours pleurer Isa.

Elle est jolie, quand même, dans son pull bleu.

Isa, je l’ai connu quand maman et moi on a déménagé en Suisse, j’avais 8 ans, c’était à l’école. Elle m’a prêté un stylo et après elle habitait presque à la maison. Elle a toujours eu des cheveux très longs, jusque dans le bas du dos, ils étaient noirs. J’aimais bien les mesurer. Je l’aimais bien.

Avec Isa, on imaginer souvent où était mon père et pourquoi il était jamais revenu.

Moi je disais souvent que après la guerre il est allé en fusée dans les autres pays, pour prévenir que c’était finit, la guerre. Seulement il n’a jamais retrouvé son chemin de Russie pour rentrer à la maison, et la fusée, elle était en panne.

Isa, elle disait que comme il s’appelait Howard, mon papa, c’était un anglais d’Amérique et que comme c’était plus la guerre, il avait du retourner dans son pays, pour que sa famille sache qu’il était pas écrasé sous un obus. Mais il a perdu le papier avec notre adresse alors il a jamais pu revenir. Moi, j’aimais bien cette histoire parce que mon père c’était un héros de la guerre et en plus, c’était un anglais d’Amérique.

Et puis on a grandit, et Isa a perdu son père. Il est mort d’un cancer. Elle disait « ça m’a apprit le prix de la réalité ». Après ça, elle a plus jamais menti pour moi. Et mon père, il est mort une deuxième fois.

Il ne faut pas penser que j’y croyais, à ses histoires. Même quand ma mère disait qu’il était « en voyage pour son travail », moi, je savais bien que ça voulait dire « absent pour manque de responsabilité» mais je l’ai jamais dit, à me mère, que j’avais comprit.

Quand maman a quitté Pierre, et qu’on est retourné habiter en France, j’avais 14 ans. Isa, elle m’écrivait tout le temps. Un fois, j’ai reçu une lettre, et elle était pas d’Isa, elle était d’Howard. Il y avait juste un cheque, de beaucoup, et une feuille blanche, rien d’écrit dessus. C’est là que je me suis dit qu’il était illettré et ne sachant ni lire, ni écrire, il n’a jamais pu revenir de son pays d’anglais d’Amérique. Mais je savais que c’était faux, parce que l’adresse, elle ne s’était pas écrite toute seule.

L’année suivante, j’ai fugué à bicyclette, parce que c’est l’âge ou on a le droit de le faire sans trop se faire embêter, en revenant. Ma mère m’a retrouvé à 2km de la maison avec mon sac à dos trempé, à un arrêt de bus. Moi, je voulais juste retourner en Suisse. Elle me manquait trop.

Et puis j’ai eu 16 ans, les filles ça leur plaisait bien que j’avais pas de papa. Elles disaient que j’étais « un garçon sensible, que le malheur avait rendu fragile ». On jouait au doctoeur et à l'infirmière. Du coup, je l’aimais bien Howard, d’être partie « en voyage ». Mais aucune était aussi belle qu’Isa. Elle m’avait envoyé une photo d'elle, j’étais jaloux de l’appareil…

Et on s’est revu, avec Isa, avant que j’aille faire mon service. Comme j’avais un an d’avance, j’ai dit à ma mère que je prenais mon année. J’ai travaillait en Suisse, dans un restaurant et le soir, je sortais Isa, j’étais fière. Elle ne voulait plus être une sirène (sûrement parce qu’elle savait qu’elle en était déjà une), elle voulait être journaliste. Ce qui était bien avec elle c’est qu’elle ne m’aimait pas parce que j’étais fragile et sans papa, juste parce que « tu sais pas grandir, mais t’assumes tes responsabilités, mieux que les adultes ».

C’est vrai, que j’ai jamais su grandir. J'ai grandit qu'à moitié parce que je ne conaissais qu'une moitié de ce que j'étais.

Souvent je me disais que peut être c'était de ma faute, s'il était parti. Je m'en voulais pour pleins de choses et toujours Isa prennait le temps de déposer ma tête dans ses mains. Et elle m'embrassait.  

Après mes études, Isa et moi, on s’est marié. Ce jour là, j’étais bien content, d’être un garçon. Je me suis dit que si j’avais été une fille, j’aurais eu l’air bête, d’aller à l’hôtel avec personne, à mon bras.

Isa, elle a toujours su me donner tout ce qu’elle a pu, et ça tombait bien, parce que c’était tout ce dont j’avais besoin. Et même si parfois, elle ne me comprenait pas bien, elle prenait toujours le temps de m’écouter, pour que je lui explique. Isabelle, elle prend toujours le temps pour moi. Je me dis qu’elle aura de jolies rides plus tard et que ça me plairai bien d’être encore là, pour voire ça.

Et puis maman est tombée malade. Quand elle est morte on lui a acheté un jolie lit, le dernier, en marbre blanc. On lui a mit un petit bouquet de roses blanches, à côté d’une photo d’elle quand elle avait 30 ans. Toujours je me suis demandé s’il était venu à l'enterrement, Howard.

Avec Isa, on est allé dans ma maison de France où vivait maman, pour tout vider et y emménager. Dans le grenier il y avait des lettres qu’Howard avait écrit à maman du temps où j’étais pas né. Et il l’avait été, amoureux.

On a apprit qu’il était pas héros de la guerre, c’était un avocat , ça m’a fait drôle. Et finalement, c’était un anglais d’Angleterre.

Il y avait bien une adresse sur les lettres, mais j’étais pas sûr de vouloir le connaître.

Et puis deux mois après il a téléphonait pour mon anniversaire, ça m’a fait drôle, ça aussi, sur le coup. Je pense que c’est Isa, qui a du lui écrire. Parce qu’il ne connaissait pas ma date de naissance, il était partie avant.

Quand il appelait, toujours, on se racontait nos journées, parce que reprendre du début de ma vie, c’était trop long, et ça faisait mal. Parfois il me disait « Je suis désolé, Julien… », et moi je changeais de sujet.

A chaque fois il me demandait si je voulais qu’on se voit, que Londres/Orléans, c’était à côté, de nos jours. Je disais que j’avais pas le temps. Il me demandait « Tu me rappelles ? », je disais oui, je le faisais jamais.

Isa elle dit « c’est la seule responsabilité que tu n’assumes pas ». Moi je pense surtout que c’est pas la mienne, de responsabilité.

Je me suis dit, un temps, que je répondrais à ses 24 ans d’absence, par 24 ans d’absence. Ca ne me gêné pas d’avoir la fierté mal placée. Il m’avait fait mal, de ne jamais être là.

Il y a deux ans je me suis dit que je pourrais acheter une vrai maison à Isa, qui serait à elle. Avec un frigo, une machine à laver, un ordinateur, une télévision, un chien même. Finalement elle m’a dit que tout ce qu’elle voulait c’était un aquarium, un grand, comme quand elle était petite.

C’est là que j’ai eu envie de lui faire un enfant.

Et aujourd’hui, ce bébé qui arrive, même s’il n’est pas encore là, comble tout l’amour qu’Howard ne m’a jamais donné, ou montré, peut être.

Alors je me suis dit que 3 ans d’absence, c’était aussi bien que 24 et que mon fils, qui s’appellerait sûrement Arthur, allait avoir besoin d’un grand père. C’est vrai, moi, je lui ferais faire des tours sur mon bateau, mais c’est pas grand chose. Et je me suis dit qu’il pourrait lui apprendre à jouer de la cornemuse, y paraît qu’ils savent faire ça, les anglais d’Angleterre. Ou lui raconter la guerre qui l’avait amené en France, lui raconter ma mère aussi, celle d‘avant que je naisse.

Hier, il y avait de l’orage quand ça a commencé à se calmer Isa m’a dit, en me serrant très fort la main « Je suis contente, que tout s’arrête enfin » comme elle a toujours adoré les orages, je me suis dit que peut être elle parlait du fait que je vais le voir, Howard.

Mais je suis pas vraiment d’accord, tout commence, justement.

Peut être même que j’y retrouverais cette petite part de moi qui n’a jamais été qu’un point d’interrogation. Ou peut être que ça ne changera rien. Ou pas.

Il y a un beau soleil dehors, et ça sent le gâteau au chocolat qu’Isa a fait, pour l’occasion, moi je pense plutôt qu’elle s’occupe pour ne pas tourner en rond. Elle a aussi peur que moi. J’ai une boule dans le ventre. Comme Isa, sauf que c’est pas la même chose.

Quelqu’un sonne à la porte, ça y est, je suis né.

Ecrit par ryne, à 17:37 dans la rubrique "Actualités".

Commentaires :

  Tsu
17-06-05
à 18:40

C'est magnifique.

  medusa
17-06-05
à 19:44

Re:

autant désaltérant qu'une bonne gorgée de volvic (bon, c'est bidon, mais l'image est juste)
j'aime vraiment...
je t'aime
medusa

  ryne
17-06-05
à 23:51

Re: Re:

C'est toi que je t'aimeuh, vachement beaucoup!

  ryne
17-06-05
à 23:50

Re:

Merci beaucoup...

  ElS-
30-08-05
à 12:38

Oulà

Merci pour tout ses frissons.

Et le régal de lire de si jolis mots.

  ryne
30-08-05
à 18:00

Re: Oulà

C`etait le but, les frissons.

Alors merci a toi ;)

Au plaisir. 


  codejc
13-09-05
à 16:06

Re: Re: Oulà

et moi, j'ai saisi qlqch aussi par rapport au debats comme disait l'autre, cherchez et vous trouverez. T'as jamais pensé à mettre qlqch sur les étalages de librairies? c'est pas le talent qui mank en tout cas! Bzou!!


  ryne
14-09-05
à 22:46

Re: Re: Re: Oulà

Le talent est un bien grand mot en ce qui me concerne.

Du moins pour le moment. Ça ne sont que des esquisses, ces textes. J'espère atteindre un autre idéal dans quelques années.

Mais quoi qu'il en soit, merci.


  lily
23-09-05
à 08:55

se voir à nouveau disparaître

<p>Je me sens un peu moins concernée par cette nouvelle,mais ce qui ne veut pas dire que je ne la trouve pas aussi intérréssante que les autres...je ne sais pa si les problémes de famille te concernent,mais si c'est le cas,je suppose que cette nouvelle à dut te soulager d'un poid important...On reste tout de même accroché à ton histoire...se demandant enfin,quand arriverra la rencontre tant attendu...j'appréci vraiment Isa...la sirène...La beauté de la douceur,délicatesse ...ton héros est plein de questions,je dois dire qu'en ça,je me retrouve un peu...Je ne sais pas si tu comptes ajouter de nouvelles créations à ton cite,mais,tré franchement...ce ne serrait pas de refus:Je les ai bientôt toutes achevées...toujours là...§lilou§</p>

  ryne
24-09-05
à 00:40

Re: se voir à nouveau disparaître

Je n'ai pas de problèmes de famille a proprement parle. Rien qui ne m'ai inspire ça. Ça n'a pas empêché que cette histoire m'a soulage d'un poids. Comme pour chaque texte que je m'extirpe de l'estomac.

Sous t'es conseils j'ai pondu un nouveau bébé. Je ne sais pas s'il te plaira. Il est diffèrent. Encore que, je trouve que c'est un mélange de "naissance" et de "un, deux, trois".

Tu me dira ;)

Au plaisir




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